Comment la perte de cheveux ou la calvitie impacte votre carrière professionnelle?
Selon l’IFOP, en 2015 la calvitie touche environ 8,5 millions de Français, 25 % d’entre eux en souffrent psychologiquement. La calvitie est donc un phénomène courant, elle serait également sans conséquence sur la santé physique à priori. Pourtant la calvitie ne jouit pas d’une bonne presse. Par exemple, le prince Harry qualifie la calvitie de son frère, le prince William, d’« alarmante » dans son autobiographie The Spare récemment publiée ! Au-delà de cette attaque brutale, que savons-nous de la perte capillaire ?
Symbole de sagesse et d’expérience par le passé (cela signifiait que vous aviez réussi à survivre longtemps dans les temps anciens et acquis l’expérience cruciale des meilleures stratégies) la perte de cheveux a complètement changé de paradigme. Pourquoi ? Quelle image a-t-elle aujourd’hui ? Et surtout, comment affecte-t-elle la réussite professionnelle ?
La représentation de la calvitie dans les médias
La calvitie est peu représentée dans les médias contemporains en dehors de quelques acteurs (comme Jason Statham, Dwayne Johnson, Jonathan Banks, Vin Diesel, Terry Crews et Bruce Willis). On note d’ailleurs que c’est rarement des apparences entièrement dépourvue de pilosité faciale – chauves mais barbus ! C’est un phénomène appuyé par une étude de 2006. Celle-ci a révélé que sur 1 356 personnages d’émissions télévisées américaines populaires à destination des enfants, seuls 3 % étaient chauves.
Par ailleurs, la calvitie souffre de nombreux stéréotypes négatifs dans la pop culture. Selon le site web TV Tropes, que ce soit à la télévision ou au cinéma, les chauves ont tendance à être les grands méchants (Breaking Bad avec Walter white, Lex Luthor dans Superman, Blofed dans James bond, Voldemort…).
Les réseaux sociaux l'amplificateur du standard de beauté capillaire actuel
Un phénomène amplifié par les réseaux sociaux, mettant l’accent sur une apparence physique jeune et chevelue comme pinacle à atteindre. Un jeunisme à tout épreuve qui s’inscrit comme le critère dominant de la beauté actuelle. Effectivement on le rattache à de nombreux symboles. Dynamisme, adaptabilité, potentiel, séduction, les réseaux sociaux célèbrent le corps physique et la vitalité…
Vous me direz, il ne s’agit que des réseaux sociaux. Aucune raison que cela atteigne la vie professionnelle ! Et bien détrompez vous. Car ce biais de beauté n’est pas cantonné à Tik tok et autre Instagram, ni une simple conséquence de ces derniers. On peut cependant les considérer comme un amplificateur d’un phénomène humain étudié, l’effet de Halo.
l’Effet halo, soit beau et tais-toi
Un exemple célèbre de l’effet de Halo sur une carrière
Qu’est ce que l’effet de Halo : La beauté extérieure d’une personne est perçue comme le reflet d’un ensemble de qualités sans forcément les connaître. Cela constitue un préjugé ou plutôt un biais cognitif. Du coup, nous avons tendance à considérer que les gens ayant une belle apparence sont plus intelligents, compétents, sociables, ambitieux, chaleureux …
Petite anecdote amusante illustrant que l’apparence peut être un indicateur assez trompeur de l’intelligence et de la personnalité.
Un fait souligné par Malcolm Gladwell, dans son livre «Blink». Il nous raconte l’épopée de Warren Harding, un homme avec un QI somme toute plutôt en mode sieste que hyperactif. Sa rédemption ? Il était doté d’une beauté tout à fait au goût des années 1920. Alors les Américains ont décidé qu’il serait leur 29ème président grâce à son look « présidentiel canon ». ( Bien sûr, il faut rappeler qu’on parle de critères de beauté différents de notre actualité ). D’après Gladwell, les historiens considèrent que Warren Harding fut un des pires présidents de l’histoire des États-Unis. C’est ce qu’on appelle avoir «la gueule de l’emploi» – et ça marche, la population a voté pour lui.
A l’inverse du Halo , le stéréotype négatif de la calvitie impacte les premières impressions
Et la gueule de l’emploi pour un président américain, ce n’est visiblement plus d’être chauve depuis l’avènement de la télévision. L’analyse globale des études sur la perception de la perte de cheveux intitulée “Social Perceptions of Male Pattern Baldness. A Review” dirigée par Ronald Henss montre que la coiffure contribue de manière significative aux premières impressions que les gens se font les uns des autres. Malheureusement la perte capillaire n’est globalement pas une bonne entrée en matière. Elle souffre d’à priori négatifs : les personnes atteintes d’alopécie sont perçues comme moins attractive, moins dignes de confiance, moins assertives … en premières impressions bien entendu.
Pourquoi avons-nous ces biais visuels ?
On peut supposer que ça vient de notre appréhension du monde essentiellement basé sur la vue. Un peu comme si on était une émission de télé-réalité géante. On adore repérer des schémas et y associer des idées préconçues pour économiser nos précieuses cellules grises d’efforts supplémentaires. En effet, le premier sens lorsque l’on communique c’est le regard !
Albert Mehrabian, professeur de psychologie aux Etats-Unis, le démontre en 1971 avec la règle des 3 V. Celle-ci nous apprend que 7% de la communication est verbale, 38% est vocale et 55% est visuelle. Ce que nous disons a moins d’importance que notre voix, notre visage, notre façon d’être. La communication non verbale est donc un point majeur dans les relations sociales. De facto, le visuel est indissociable de notre communication en entreprise.
L'impact de la beauté et de la calvitie en milieu professionnel
Les impacts spécifiques de la beauté et de la calvitie au niveau du recrutement
En outre, une étude de l’Observatoire des discriminations montre qu’à CV identiques en France, la candidature d’un homme d’apparence standard a deux fois plus de réponses positives que celle d’un homme ayant un physique disgracieux.
De même dans cette enquête, les personnes un peu plus âgées (48-50 ans) ou qui avaient l’air âgée obtenaient 3 fois moins de réponses positives pour un entretien que l’homme standard test. Inconsciemment, les recruteurs prennent leur décision en fonction de l’apparence des candidats, et ce que cela leur évoque. Même s’ils prétendent se baser sur des critères objectifs. La beauté et l’apparence de la jeunesse * sont donc des atouts lors d’un recrutement. (attention le manque d’expérience est un critère qui va contrebalancer la jeunesse d’un candidat )
Pour revenir sur l’étude de l’observatoire, il est intéressant de noter la perception des seniors (48-50) pour le recrutement révélée par l’enquête. En effet, ils sont considérés comme ayant le moins de potentiel, étant les moins dynamiques, les moins malléables, et les moins motivés de l’échantillon à cause de l’âge (48-50 ans).
En revanche, ils sont vus comme les plus expérimentés, fiables, et avec le plus de fidélité à l’entreprise. Des traits plus jeunes peuvent donc être désirables dans des milieux professionnels très mouvants comme les start up et la Tech.
Source :Observatoire des discriminations – 2006, Test sur 1340 offres d’emploi, 6461 CV envoyés
Les impacts de l’apparence dans l'évolution d’une carrière
D’autres recherches indiquent que l’apparence physique peut également influencer la rémunération. Par exemple : L’étude « Beauty Pays » de Daniel Hamermesh de 2011. Les individus actifs (hommes et femmes confondus) jugés plus séduisants gagnent en moyenne davantage (160 000 euros de plus en moyenne) au cours de leur carrière. De même, une autre étude américaine nommée « Beauty, productivity and discrimination : lawyers’looks and lucre » établit que les avocats attractifs réussissent mieux financièrement et dégotent le plus de clients. Une illustration de l’importance de l’apparence dans la progression professionnelle.
Le look un investissement de plus en plus présent pour sa carrière
De nombreuses personnes, se rendant compte de l’effet de halo, ont de plus en plus recours à la chirurgie esthétique. Un peu partout dans le monde, le business de la chirurgie esthétique a augmenté tout comme ses dérives. Les soins esthétiques ont tout d’abord trouvé leur clientèle auprès des personnes exposées médiatiquement ou dont l’activité professionnelle est en contact constant avec la clientèle.
En effet, ces personnes ont une conscience aiguë de la valeur de leur image et de la beauté. C’est particulièrement vrai auprès des célébrités ! Elles parlent de plus en plus ouvertement de leur chirurgie. Que ce soit Kim Kardashian avec le botox, la chirurgie mammaire, Elton John, Laurent Baffie ou encore Stéphane Bern avec leur greffe de cheveux – secrets d’histoire mais aussi capillaire…
Enfin plus anonymes, les chefs d’entreprise, politiciens, ou encore promoteurs immobiliers s’y mettent. Ils sont en quête d’une apparence collant avec l’idée qu’ils se font de la séduction et du charisme dans leurs fonctions. Dans un monde dominé par l’image, l’apparence est un facteur concurrentiel important.
Quelques résultats de greffe de cheveux Klineva
La démocratisation de la chirurgie esthétique dont la greffe de cheveux.
Ces dernières années on constate un boom sans précédent dans l’augmentation des pratique de chirurgie esthétique (voir article ici) notamment sur les chirurgies dite invisibles telles la greffe de cheveux. Klineva clinique de chirurgie esthétique basée en Turquie constate que la patientèle est de tout horizon social. Conséquence du tourisme médical, les chirurgies sont beaucoup plus accessibles. L’embellissement de l’apparence est un choix stratégique qui peut avoir des répercussions positives sur la carrière.
Non évidement, l’apparence ne fait pas tout. Les qualités et compétences intrinsèques des individus sont l’essentiel d’une carrière et plus généralement d’une vie.
Une apparence soignée, séduisante et donnant une impression de jeunesse doit être vue comme une aide, un bonus. Et pas seulement dans la perception qu’ont les autres mais aussi dans la perception de soi. En effet, au-delà des biais cognitifs de l’apparence, une des grandes composantes du charisme découle de la confiance en soi. Et cette dernière est liée à l’estime de soi, un bon regard sur soi-même permet de se lier plus facilement aux autres grâce à l’assurance qu’il procure. (voir article estime de soi et cheveux). Une transformation physique peut donc aider dans ce cadre.
Conclusion
Oui, l’apparence physique a de l’importance au cours d’une carrière. Il existe un véritable beauty privilège, et les standards de beauté catapultés par les réseaux sociaux se répercutent sur les milieux professionnels. La beauté et la perception de la jeunesse sont valorisées actuellement. Les personnes considérées comme belles sont plus susceptibles d’avoir des carrières plus rémunératrices et d’obtenir les meilleurs contrats.
La calvitie, marqueur d’âge chez les hommes, souffrait déjà d’aprioris négatifs dû à la pop culture. Aujourd’hui elle est encore plus stigmatisée. Ce qui explique aussi l’engouement pour la chirurgie esthétique notamment la greffe de cheveux. D’abord chez les célébrités puis sur l’ensemble de la population avec un accès facilité par le tourisme médical par exemple en Turquie (voir article). Il faut noter qu’au-delà des biais cognitifs, une apparence soignée peut renforcer la confiance en soi, élément clé du charisme et de la réussite professionnelle.
Questions similaires
La calvitie affecte-t-elle vraiment les opportunités professionnelles ?
Oui, différentes études suggèrent que la calvitie risque d’influencer les premières impressions, affectant ainsi les opportunités professionnelles.
Les réseaux sociaux amplifient-ils réellement les normes de beauté capillaire ?
Absolument, les réseaux sociaux accentuent le standard de beauté jeune, par conséquent chevelu, influençant la perception de l’apparence dans la société.
En quoi l'effet de Halo impacte-t-il les carrières professionnelles ?
L’effet de Halo conduit à des décisions basées sur l’apparence plutôt que sur les compétences, pouvant influencer la réussite professionnelle mais pas que.
La chirurgie esthétique est-elle devenue un moyen courant d'améliorer sa carrière ?
Oui, de plus en plus de personnes, y compris des personnalités médiatiques, ont recours à la chirurgie esthétique pour répondre aux normes de beauté contemporaines.